Aujourd’hui c’est dimanche
Je marche dans les pas de Prévert sur l’avenue des Gobelins
Je me demande si à Brest, Barbara a oublié ce baiser fou avant le bruit des bombes
Si la chaleur a fini par rendre doux le petit déjeuner du matin
Si le cancre a offert à Pierre ses craies de couleurs, pour qu’il dessine sa liberté
Si les ratons laveurs se sont rangés en rang serré pour écrire la morale de l’histoire
Surtout ne laissons pas les intellectuels jouer avec les allumettes
Sinon ils arracheront les arbres et piétineront les fleurs de ce jardin où tant de baisers ont scellé le début d’un l’amour
Avant l’horreur, avant la peur, avant la guerre
Avant ces fous monstrueux qui, au nom de Dieu, tuent tout ce qui vit et pense
Sans comprendre que l’amour est la parole de Dieu
Aujourd’hui c’est dimanche, j’entends les cris de haine au loin
Et je pleure sur l’avenue des Gobelins.